Les LAVOIRS DE CROISY SUR EURE

 

 Bénéficiant d’un réseau de rivière et bras de l’Eure important, on trouve à Croisy trois lavoirs

 

Le premier lavoir se trouve sur le bras du Béchet au pied du pont de la route de Ménilles et à l’entrée du chemin du Home. A la place de ce lavoir, se situait le gué permettant le passage des voitures à chevaux jusqu’au 20ème siècle (1930).

 

Le deuxième lavoir se trouve sur le bras du moulin Sagout, juste en aval du moulin. Il a été terminé par M. Lesaint, artisan maçon, suite à un vote de crédit du conseil municipal le 8 mai 1882 .

 

Il est couvert et équipé de plates-formes réglables en hauteur en fonction du niveau d’eau, malheureusement en mauvais état. Ce lavoir, en 1960, était encore utilisé.

 

On notera au passage la plainte déposée par Mme Coté le 30 octobre 1946 pour un accident qui lui est survenu suite à un mauvais état des parquets réglables en hauteur. Ce manque d’attention et d’entretien a été corrigé et Marcel Boucher Père a remis en état ce lieu de rencontre des lavandières et utile à l’époque pour un grand nombre d’habitants de Croisy. A l’abandon depuis quelques années, nous pensons le remettre en état dans les prochaines années afin de lui redonner le cachet qu’il mérite et faire revivre les souvenirs de nos ancêtres qui n’avaient à l’époque que la rivière pour laver et aucune machine à laver.

 

Le troisième lavoir est celui de la ferme du château, sur les douves. La construction date du 18 novembre 1873. Comme on peut le voir sur les plans et croquis initiaux, l’innovation et le modernisme du 19ème siècle n’étaient pas de très bon goût.

 

Heureusement, le projet ne fut pas réalisé. La réalisation définitive, comme on peut le voir actuellement, est plus conforme à l’habitat traditionnel, et participe aux charmes de notre village.

 

Le travail était dur au lavoir, l'hiver il fallait casser la glace, les mains étaient bleues, le linge gelait dans les paniers.

Quand les lavandières arrivaient au lavoir avec leur brouette, elles étaient déjà fatiguées. On faisait la lessive aussi pour les autres, pour les vieilles personnes surtout. Les femmes lavaient aux cendres deux fois par an et n'avaient pas d'eau de javel à l’époque.
 Il y avait parfois une dizaine de femmes au lavoir, on y savait toutes les nouvelles: c'était le journal local autour des lessiveuses et des bassinoires.

 

Gamin, je me souviens que le linge était lavé à la " buaïe". Les draps et vêtements de travail étaient d’abord placés dans des cuveaux dont l’eau et la lessive bouillaient sur des chaudrons alimentés au bois. Le lavage et le rinçage se faisait dans le canal et le linge était frotté au savon de Marseille et à la cendre, puis battu par les lavandières à genoux dans leur chaise à laver. Les coups de battoirs permettaient de casser la fibre du linge et d’y extraire la saleté et la lessive.

 

Le canal du château avec son lavoir, fait le bonheur des peintres de la région même en période de grand gel comme en 1994. Roger Viel vient d’obtenir le troisième prix de notre concours de cette année « peintres dans la rue » en l’immortalisant par ses talents d’artiste. Vous pouvez ainsi admirer son œuvre ci dessous.

 

  Merci à ce talentueux  peintre d’avoir utilisé ses dons pour mettre en valeur le patrimoine de notre village.

 

 

 

 

le lavoir du canal du Chateau
le lavoir du canal du Chateau

et le lavoir du bras du moulin Sagout allimentant les moulins de saint Aquilin, de Croisy et de Vaux sur Eure.

la photo ci dessous nous permet d’admirer le site du  lavoir sur le bras Sagout juste en aval du moulin de Croisy.